☕ Bonjour ! Nous sommes le mercredi 10 mai. Ça devient un gag, ce projet de loi sur l’immigration… Elisabeth Borne l’avait reporté à l’automne, mais Le Figaro nous apprend que le gouvernement le présentera finalement à l’été. Emmanuel Macron est visiblement plus pressé d’aborder le sujet que sa première ministre. Et tant pis si le sort du texte dépend en grande partie des députés LR, qui ont planté le vote de la réforme des retraites. Un nouveau 49.3, rien de mieux pour un été encore plus chaud !
Les titres du matin | Attaque d’une synagogue à Djerba, en Tunisie : 4 morts dont un Français — Un journaliste français de l’AFP tué dans une frappe de roquettes en Ukraine — Des milliers de manifestants et des violences au Pakistan après l’arrestation du populaire ex-premier ministre Imran Khan.
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🗞️ REVUE DE PRESSE
▪ Coucou, revoilà Wauquiez. L’éternel espoir de la droite sort de ses montagnes auvergnates et du silence dans un entretien au Point. Sortez les mouchoirs, l’homme confie avoir « appris ce qu'est la solitude de l'échec ». Il a aussi appris la nuance, puisqu’il fait quelques petits compliments à Macron, dont celui d’avoir « réussi à incarner la France à l’international ». Mais Wauquiez se sent capable de faire bien mieux s’il est élu en 2027. Son ambition : « sortir la France de la décadence », rien que ça.
▪ Gare au business de ces écoles privées qui vendent des diplômes bidon, avertit Le Parisien, qui raconte que des étudiants d’une « Ecole supérieure d’Occitanie », à Albi, ont déposé plainte après avoir découvert que leur cursus n’était pas agréé par l’Etat. Ces « bachelors » proposés par des établissements pour 5 000 à 15 000 euros par an sont parfois de véritables escroqueries.
▪ Des remous entre la rédaction du Parisien et son actionnaire Bernard Arnault, raconte Le Monde. La société des journalistes s’inquiète de l’évolution de la ligne éditoriale, très bienveillante à l’égard de Macron (interviewé au passage quatre fois en moins de 18 mois, et c’est sans compter une interview de Brigitte). Le problème, c’est que la rédaction n’est pas tellement en position de force : les ventes du Parisien baissent et le journal perd une trentaine de millions d’euros par an. Arnault ne l’avait évidemment pas acheté pour gagner de l’argent, mais pour des raisons idéologiques, à en croire un proche cité par Le Monde : « C’est un passage obligé pour tout milliardaire, mais il voulait aussi en faire un instrument de pédagogie de l’économie de marché. » Le très interventionniste Arnault a récemment limogé Nicolas Barré, directeur de la rédaction des Echos, autre quotidien dont il est actionnaire, supposément à cause d’un article sur un livre critiquant Vincent Bolloré, avec lequel il est en affaires.
▪ Aux Etats-Unis, la guerre wokes/anti-wokes s’est déplacée sur le terrain de la consommation, comme le raconte la correspondante de Marianne. La célèbre marque de bière Bud Light, prisée de l’Amérique profonde, en a fait l’amère expérience. Elle avait noué un partenariat publicitaire avec une activiste LGBT très suivie sur les réseaux sociaux. Les appels au boycott qui ont suivi ont fait chuter les ventes de Bud Light : -21% la semaine du 17 avril par rapport à la même semaine l’an dernier. La marque est depuis revenue à une publicité plus traditionnelle, montrant des jeunes hommes à un festival de country.
🔎 LE CHOIX DU JOUR
Le logement est devenu une « bombe sociale », prévient La Croix en une, mais le gouvernement l’a-t-il compris ? Il a reporté des annonces prévues hier, ce qui renforce l’inquiétude des professionnels du secteur. Le tableau est très sombre, décrit le journal :
“La France compte 4,1 millions de mal-logés et deux fois plus de SDF en dix ans. Dans les zones tendues, les jeunes et les moins jeunes ont de plus en plus de mal à trouver un toit, souvent réservé aux plateformes touristiques. La construction est en chute libre et la remontée des taux d’intérêt, qui ont été multipliés quasiment par trois et demi en l’espace de deux ans, exclut du marché un nombre croissant de ménages.
Tous les signaux sont au rouge, et la tendance est plutôt à la dégradation. Dans le neuf, les ventes ont ainsi reculé de près de 25% l’an dernier avec à la fois une baisse continue des permis de construire délivrés et un effondrement des réservations. Sur un an, la production de crédits immobiliers a ainsi reculé de 40%, selon la Banque de France.”
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LE CINÉ-CLUB
Chaque mercredi, François Huzar nous partage ses coups de cœur et coups de griffe cinéma. Retrouvez-le sur Le Huzar sur le toit - Cinérevue.
Séance de rattrapage. Sorti en octobre dernier, Les harkis de Philippe Faucon est malheureusement passé presque inaperçu (45 000 entrées). En 80 minutes, le film fait le récit sobre et juste de la tragédie des supplétifs algériens de l’armée française. Avec une galerie de personnages bien écrits et des séquences efficaces, le cinéaste réussit à synthétiser les événements se déroulant entre 1959 et 1962. J’ai projeté ce film à mes élèves de terminale en spécialité histoire-géographie à Vaulx-en-Velin. Il m’a permis d’aborder la problématique des harkis, sujet inflammable qui déclenche parfois des réactions spontanées très acerbes, de manière tout à fait constructive.
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Et bonne journée !